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30 Les Spectacles de la Foire.
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mort à Paris le 21 mai iSoi, eut dans sa jeunesse une existence assez accidentée, car il fut attaché au Concert de la ville de Nancy (1755), musicien chez le duc de Gramont à Paris.(1756), comédien de province (1757), acteur à l'Opéra-Comique (1758-1762), acteur à la Comédie-Italienne (1762), comédien dans la troupe du prince de Conti (1763), de nouveau acteur à la Comédie-Italienne (1764), directeur du spectacle de Versailles (1767), et enfin fondateur et directeur d'un théâtre encore existant aujourd'hui et appelé l'Ambigu-Comique. C'est à la foire Saint-Germain de 1769 qu'Audinot ouvrit pour la première fois son spectacle, alors composé seulement de marionnettes, et il débuta par des parodies de ses anciens camarades de la Comédie-Italienne, qui attirèrent beaucoup de monde dans sa loge trop petite pourtant pour l'empressement du public ct dont les 400 places à 24 sols étaient constamment occupées (1). Au mois de juillet de la môme année, Audinot s'établit sur le boulevard du Temple et bientôt il substitua à ses marionnettes une troupe d'enfants à qui il fit représenter des petites pièces dues à la verve de Pleinchesne et de Moline. Le succès, le plus complet couronna les efforts de l'habile directeur. C'était la rage du jour d'aller chez Audinot, et son spectacle à cette époque (1771) était encore plus couru que celui de Nicolet, lorsque le singe Turco y faisait ses exercices (1767). Enfin, en 1772, il donna une représentation à Choisy, devant Louis XV et Mmc du Barry, et joua : TJ n'y a plus d'enfants, comédie de Nougaret ; la Guinguette, ambigu comique de Plein-
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(1) Ces parodies etaient très-bien faites et trés-raéchantes. .Voici cc qu'en dit l'auteur du . Chroniqueur déicenvre, pamphlet attribue au comédien Mayeur : « Audinot a abandonné fés comédiens dc bois ct c'eft pendant le tems qu'il les jouoit qu'on a vu régner quelque intelligence-à fon fpec-taclc. La façon aflcz plaifantc dont il parodioit quelques-uns de (cs anciens camarades, tout cn faifant connoître l'injuftice dc fon caractère, amufoit les dcfintéreflës. Un des principaux étoit Laructtc, ct dc tous les acteurs italicus c'étoit celui auquel il avoit le plus d'obligation ; il fut le premier inftrument dc fon bonheur en lui fourniflant Ies moyens dc cultiver une voix aflcz paflablc ct quelques heureufes difpofltions. » Plus loin, le Chroniqueur dtictuvrè apprécie cn ces termes Ie caractère d'Audinot : tt Brutal, avare à l'excès quand il ne s'agit pas dc fés plailirs, vindicatif à' outrance, chacun a droit dc fe plaindre dc fes mauvais procédés. Aucun dc fes fujets n'eft forti content dc chez lui. On a beau lui repréfenter quc le public ne doit pas fouiTrir dc fes reflentimens particuliers, fon arrogance ne fe prête à aucun changement dc façon dc penfer. »
(Le Chroniqueur àiiauvrt, II, 44, 46.)
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